S'émerveiller chaque matin.

De la beauté et du calme de cet endroit, de la douceur de vivre, voir les enfants prendre le temps de se poser, de lire, s'aimer, se rendre compte de la chance que l'on a, se souvenir du jour où l'on a décidé d'acheter ce riad sur un coup de tête, savourer chaque jour de ne pas avoir écouté ceux qui nous disaient de ne pas le faire, que c'était trop dangereux, que c'était pas sûr comme endroit, qu'on allait perdre nos économies, remercier chaque jour le Maroc et les marocains de nous accueillir avec ce naturel et cette chaleur qui fait tellement partie d'eux, s'émouvoir de voir nos enfants jouer avec les enfants du quartier à cache-cache dans les ruelles de la Medina.

Se rappeler qu'ils nous avaient dit "d'accord on achète cette maison mais on garde les chats", nous on n'aimait pas trop les chats mais bon, on a gardé les chats, depuis on aime les chats, et les crêpes, et le chant du Muezzin, et compter en arabe, et cette maison, même quand il y a une invasion de fourmis, les murs qui se cassent la figure pour la douzième fois parce que la Medina est construite sur un oasis... Se dire que le bonheur doit ressembler à peu près à cela. Se dire qu'on l'a un peu construit. Mais que l'on a aussi beaucoup, beaucoup de chance.